Le Comité de salut public de la Convention nationale

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nous donner des détails. Ces preuves seront remises ensuite à un tribunal compétent. Gessons donc de témoigner des craintes. Nous ne voulons ni tribunal ni interception de lettres ! » Ainsi commentée, la motion de Duport est adoptée à une forte majorité.

Le Comité des recherches est créé. Pour rassurer l’Assemblée, Cliapelier avait assigné à ce Comité un rôle modeste en apparence. La vérité est qu’on empiétait à la fois sur le pouvoir judiciaire, en donnant à des législateurs Je droit de procéder à des enquêtes sur des personnes suspectes ; — et sur le pouvoir exécutif, à qui on enlevait ses attributions de haute police. Aussi le Comité des recherches est-il devenu plus tard le fameux Comité de sûreté générale,

IV

Cette création était une marque de défiance à l'égard du Conseil exécutif. Inconnus de l’Assemblée, puisqu'ils devaient être pris par le Roi en dehors d'elle, très souvent impopulaires et médiocres, les ministres étaient traités par les membres de l’Assemblée constituante en étrangers, presque en ennemis. Même après le 10 août, lorsque les Girondins arrivèrent au ministère, ilsne trouvèrent pas grâce devant l’Assemblée. « Une sorte d'habitude politique, dit M. Aulard, avait été prise de considérer le ministère comme ennemi et étranger et de tenir la fonction de ministre pour inférieure et presque humiliante. Le Roi n’était plus là, la cause de cet état suspect avait disparu, l'effet n’en subsistait pas moins. »

Ainsi hostile one créatures du Roi, l’Assem-