Le Comité de salut public de la Convention nationale

CRÉATION DU COMITÉ 53

Elle choisit donc : Dubois-Crancé, Pétion, Gensonné, Danton, Guyton-Morveau, Sieyès, Lasource, Isnard, Robespierre, Barbaroux, Rühl, Vergniaud, Fabre d'Eglantine, Buzot, Delmas, Guadet, Condorcet, Bréard, Camus, Prieur de la Marne, Barère, CG. Desmoulins, Quinette, Cambucérès et J. de Bry. —Les nouveaux élus se réunirent immédiatement sous la présidence du doyen d'âge, Rühl, et, le soir, ils nommèrent GuytonMorveau président, Barère vice-président, Bréard et Cambacérès secrétaires.

Le Comité ainsi constitué se mit à l’œuvre avec ardeur, et le procès-verbal des séances des 27, 28, 29 et 30 mars montre qu’il aborda une foule de questions. Mais quelques jours suffirent pour prouver qu'on ne possédait pas encore le Comité définitif. D'abord, le nombre des membres était toujours trop élevé. En outre, selon le désir manifesté par les esprits conciliants(1), on y avait faitentrer les hommes marquants des divers partis de la Convention : Camus et Sieyès, dela Plaine, y coudoyaient Vergniaud, Gensonné, Buzot, de la Gironde, et Danton, Robespierre, G. Desmoulins, de la Montagne. C'était une liste de fusion, de concentration, dirions-nous aujourd'hui. On avait espéré que le rapprochement des chefs de tous les partis au sein du Comité directeur donnerait un gouvernement fort. IL n’en fut rien. Les haines persistèrent, et il fut impossible d'obtenir des décisions impartiales et rapides d’une commission aussi hétérogène et aussi divisée.

Cependant, quelques progrès avaientétéréalisés : certaines mesures du Comité pouvaient être secrètes; il

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1) Et même par le fougueux Isnard dans les séances des P 5 22 janvier et 22 mars.