Le Comité de salut public de la Convention nationale

99 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

la tumultueuse séance du 10 mars, il faut que l’exécution des lois soit confiée à une Commission fidele, d'un patriotisme épuré... » Mais la création du tribunal révolutionnaire fit oublier la proposition de Robespierre. Du reste, le Comité lui-même sentait la nécessité de modifications profondes. Le 18 mars, par l'organe de son rapporteur Barère, il demanda € qu’il füt formé incessamment dans le sein de l’Assemblée un Comité de salut publie, et qu'il fût organisé de manière à prévenir toutes les défiances, à éteindre les discordes et à établir des communications plus actives entre la Convention et le Conseil exécutif ». La Convention adopta en principe la mesure proposée (1), et chargea son Comité de défense de lui présenter dans les vingt-quatre heures un projet d’organisation du Comité de salut public. Présenté seulement le 25 mars, ce projet fut voté le jour même.

Le nouveau Comité, composé de 23 membres, proposera les lois et les mesures nécessaires à la défense intérieure ct extérieure de la République; les ministres assisteront au moins deux fois par semaine à ses séances et lui rendront compte de leurs actes ; ses rapports seront toujours à l’ordre du jour, et chaque jour il rendra compte à l’Assemblée de l’état de la République, ainsi que des opérations qu'il aura faites et qu’on pourra publier sans danger.

Lesmembres du nouveau Comité ne furent pas choisis par les divers comités de l'Assemblée; la Convention les nomma elle-même en adoptant, dans la séance du 26 mars, la liste que lui proposaitson bureau, et qui avait été préparée surtout par son président, J, de Bry.

(1) Séance du 22 mars,