Le Comité de salut public de la Convention nationale

CRÉATION DU COMITÉ 29

nie amène à sa suite la tyrannie elle-même. Voyons nos ennemis tels qu'ils sont, et combattons-les ! »

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Avec une réelle habileté, Barèreavait surtout mis en lumière les points quidevaient rassurer la Convention. Aussi,ses hésitations cessèrent. Elle nomma une commission, chargée de rédiger un projet de décret d’après les bases posées par Isnard et Barère. Ces deux représentants en firent naturellement partie, ainsi que Danton et deux de ses amis, Thuriot et Mathieu. Le travail d'élaboration fut vite terminé, et à la séance suivante, il fut présenté à la Convention par [snard (6 avril).

On venait de lire des lettres concernant les troubles du Cantaletde la Haute-Loire,les manœuvres employées dans certains départements pour empêcher la levée de 300.000 hommes. Ces fâcheuses nouvelles étaient bien faites pour montrer une fois de plus la nécessité d'un pouvoir fort. Aussi, lorsque Buzot attaque le projet Isnard-Barère-Danton, sa voix ne trouve guère d’écho. Thuriot réplique que cette créationn'a rien d’alarmant, puisque le nouveau Comité devra rendre compte deses actes à la Convention. Marat appuie Thuriot. [ne craint qu'une chose, c'est que le Comité projeté « ne soit pas encore assez fort... C’est par la violence, dit-il, qu'on doit établir la liberté, et ilest indispensable d'établir momentanément le despotisme de la liberté pour écraser le despotisme des rois »!

Birotteau proleste contre les théories de Marat. Il craint de voirs’élever dans le Comité un ambitieux qui

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