Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 41

Convention nationale. Dans la même séance, l’Assem-

blée le chargea d'examiner la conduite du général Chazot, accusé d’ avoir dégarni la frontière du nord-est. Il réorganise les états-majors, nomme des généraux, Custine, Brunet, Beauharnais, Kellermann; envoie de nou veaux commissaires aux armées et fait respecter leur autorité : les agents ou les corps constitués qui suspendraient, relarderaient ou supprimeraient leurs décisions sont passibles de dix ans de fers.

Il traite de haut le Conseil exécutif : « Gitoyens, dit Cambon le 10 mai, la surveillance que vous avez confiée à votre Comité de salut public sur tous les agents du pouvoir exécutif lui a imposé l'obligation de se faire rendre par tous les ministres un compte exact de la situation de la République et des mesures qu'ils croyaient devoir prendre; ce compte-rendu ne nous à pas satisfaits. » Le 17 mai, Cambon revient à la charge: il juge le ministre de la marine « très arriéré », celui de la guerre « indécis », celui des affaires étrangères sans activité, et dit qu’on se plaint beaucoup de celui des contributions publiques. Le 25 mai, nouvel assaut livré par Bréard et Cambon, et à la suite duquel la Convention supprime la garde des ministres de la guerre etde la marine. La situation de ministre était devenue fort difficile ; le Comité ne leur ménageait pas les critiques, et, à plusieurs reprises, il leur retourna des rapports incomplets; d'autrefois il les traitait plus que cavalièrement (1).

Chaque jour, le Comité de salut public étendait son action. Lorsque le Comité diplomatique fut supprimé (23 mai), il hérita de ses fonctions. Le 30 mai, Barère

(4) Voyez chapitre IIT, page 156 (note).