Le Comité de salut public de la Convention nationale
16 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC
IV
Quel rôle joua le Comité de salut public dans ces journées fameuses ?
Personnellement, les membres du Comité éfaient hostiles aux Girondins et souhaitaient leur éloignement du pouvoir. Mais comme hommes de gouvernement, ils étaient tenus de s'élever au-dessus des querelles de partiset de n'intervenir que comme conciliateurs et médiateurs, afin de rendre moins cruelle lélimination nécessaire. (est ce que voulait Barère, qui se flattait de n’appartenir à aucun des partis en présence (25 mai); il était même en bons termes avec les Girondins, qu'il voyait tous les jours, dit-il, « soit chez Fonfrède, soit chez Vergniaud, que j'aimais beaucoup ». — Cambon, Robert Lindet, Bréard, Treilhard, Delmas, Guyton-Morveau pensaient comme lui.
Bien mieux, la fameuse Commission girondine des Douze, chargée d'examiner les arrêtés pris par la Commune de Paris et par lessections, derechercher les complots tramés contre la liberté et contre la représentation nationale, et de prendre toutesles mesures que comporterait la situation, avait été créée à la demande même de Barère, comme moyen de transaction. En effet, Guadet, irrité de l'attitude insolente et agressive de la Commune de Paris à l'égard des Girondins, proposait de casser les autorités de la capitale; Barère craignant que, vu l’état de surexcitation desesprits, cette mesure ne fût considérée comme une provocation etn’amenât un conflit sanglant, avait obtenu qu'onse borneraità l'institution de la Commission des Douze. Déjà, le 6 mai, il avait déclaré, au nom du Comité, que la Commune « était