Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 45
entre la Gironde et la Montagne. Les discussions pacifiques sont rares pendant cette période. Pourtant, la Convention réorganise les Messageries, vote un secours de 3.300.000 livres en faveur des enfants trouvés, entend un rapport de Lakanal sur l'unité des poids et mesures. Mais les discussions sur la loi du maximum, adoptée en principe, sur la constitution nouvelle, sur le fonctionnement du tribunal révolutionnaire, sur la provocation au rétablissement de la royauté, mise au nombre des tentatives contre-révolutionnaires, sur les peines rigoureuses décrétées à la demande de Danton contre les instigateurs de la révolte de la Vendée, tout contribue à élargir encore le fossé qui sépare les deux partis.
Il suffit de rappeler les principaux épisodes de cette lutte tragique. Violemment attaqués par des députations de sectionnaires parisiens, que Robespierre et Danton prennent sous leur protection (8 et 10 avril), les Girondins se redressent, et, ramenant pour quelque temps la Plaine à leur cause, ils obtiennent que Marat, inculpé d’avoir poussé au pillage et à l’assassinat, soit envoyé au tribunal révolutionnaire. Marat est absous. Les Girondins ne perdent pas courage : ils font voter la création d’une commission de douze membres qui ose faire arrêter Hébert, substitut du procureur de la Commune, ainsi que quelques agitateurs. Fureur de Marat, de la Commune et des Jacobins, qui, se sentant soutenus par les Montagnards de la Convention, font la révolution des 31 mai ct 2 juin.