Le Comité de salut public de la Convention nationale

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demain. Le Comité comprit, et ne parla plus de son projet.

La question restait toujours en suspens. Les Girondins ne sont pas les moins acharnés à y ramener l’Assemblée. Ils demandent d’abord qu’on ajourne le vote de la constitution jusqu’à ce que la Convention soit au complet : on passe à l’ordre du jour. Alors ils réclament un rapport du Comité sur les Girondins détenus. Robespierre fait décréter que l'Assemblée ne doit pas s’occuper des Vergniaud et des Brissot quand l'intérêt de la patrie est en jeu. Néanmoins, l'un des nouveaux venusdansle Comité, Saint-Just, fit, quelques jours plus tud,unrapport plein d’incriminations absurdes ct mensongères sur les 32 membres détenus, et il concluait, pour presquetous, à la mise en accusation (8juillet). Les conclusions de ce rapport furent adoptées le 28 juillet : les Girondins étaient promis à l’échafaud.

L'atroce réquisitoire de Saint-Just n’est guère en harmonie avec la modération que montre le Comité à l’égard des premiers soulèvements provoqués par la chute des Girondins. Ainsi, Barère fait décréter que Wimpfen, qui a refusé de mettre en liberté les commissaires de la Convention et de venir se justifier à la barre, sera destitué et jugé, — malgré Gaston et Bentabole, qui veulent que l'Assemblée le mette, sans plus de formalités, hors la loi. Robert Lindet se rend lui-même à Lyon, et essaie de pacifier cette ville, comme il devait faire bientôt après avec succès pour la Normandie. Mathieu et Treilhard tiennent une conduite semblable à Bordeaux. Enfin Ramel proposa de créer une commission paternelle qui déciderait si les personnes détenues devaient ‘être mises en liberté ou envoyées au tribunal révolutionnaire; un autre membre du Comité, Jeanbon