Le Comité de salut public de la Convention nationale

HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 55

Saint-André, combattit cette proposition et la fit repo usser.

VI

C’est que, déjà désuni avant la chute des Girondins, le Comité l'était bien, plus depuis. Sa composition avait d’abord été modifiée par l'entrée des cinq membres adjoints spécialement pour rédiger le projet de constitution (4), et qui continuèrent à en faire partie. En outre, déjà prorogé pour un mois le 10 mai, il le fut encore le 42 juin (2), et dans cette séance, la Convention lui adjoignit l'officier Gasparin pour la guerre et Jeanbon SaintAndré pour la marine. Ace moment, le Comité comptait donc seize membres (3), et de dantoniste il devenait robespierriste, ou plutôt, il renfermait une forte minorité d'amis de Robespierre, hostiles à leurs collègues. La Convention allait être obligée de prendre parti pour une fraction ou pour l’autre. Il était facile de prévoir dans quel sens elle se prononcerait.

Le prétexte pour renverser le Comité dantoniste ne fut pas difficile à trouver. Les revers succédant aux revers, on ne s’en prit pas seulement au ministre de la guerre Bourbotte, mais au Comité, qui avait dans ses attributions la surveillance des affaires militaires. Sans

(1) Le projet fut rédigé en grande partie par Hérault de Scchelles, sauf la déclaration des droits, due à Saint-Just. Le Comité réuni l’adopta en une séance. Votée par la Convention le 24 juin 1793, après une douzaine de séances de discussion, la constitution de 1793 ne fut pas appliquée ; on en renvoya la mise en vigueur à la paix.

(2) Le 3 juin, la Convention avait renouvelé tous ses comités, sauf le Comité de salut public.

(3) Bréard avait donné sa démission le 5 juin: mais Bernier avait été adjoint au Comité le même jour (V. le Moniteur).