Le Comité de salut public de la Convention nationale

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réduit à 11 membres, — que l’on appelait quand même les décemvirs, — ne subit pas de modifications jusqu’à la chute de Robespierre.

Maximilien RoBesPiERRE avait 35ans. Fils d'un avocat d'Arras, il appartenait à la petite noblesse de robe. Elève soigneux et appliqué à Arras et au collège Louisle-Grand, puis étudiant en droit, il revint dans sa ville natale pour y exercer la profession d'avocat. Il menait de front ses travaux professionnels et l'étude des lettres, et lorsque ses compatriotes le nommèrent député du tiers aux Etats généraux, il était en même temps qu’un avocat occupé un poète estimé, et, de plus, directeur de l’Académie d'Arras, qui comptait parmises membres le lieutenant du génie Carnot.

D'abord peu écouté à l'Assemblée constituante, à cause de sa voie grêle, de sa figure inexpressive et de la singularité de ses motions, il ne se découragea pas, et lorsque Mirabeau eut disparu de la scène, il arriva bientôt, — soutenu par les Jacobins qu’il avait diseiplinés, — à être l’un des deuxoutrois chefs en vue, puis le premier. Et cependant, que de choses lui manquent ! Sans connaissances approfondies sur les questions politiques, économiques ou diplomatiques,!il n’a même pas cette faculté d’assimilation que possèdent souvent à un très haut degré les véritables hommes d'Etat. Sans talents exceptionnels, sans prestige d'aucune sorte, ni celui de le naissance, ni celui de la gloire militaire, ni celui d’éminents services civils, iln’a pas davantage cet abord affable qui attire et retient les cœurs, cet art de charmeur que l’onretrouvesouventau fond de certaines suprématies. Au contraire, sa vanité de rhéteur, son esprit étroit, son intolérance sacerdotale, sa raideur et surtout son implacable cruauté en font un des per-