Le Comité de salut public de la Convention nationale

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chants. Son besoin d'agir se satisfait à la tribune, où il parle dans les circonstances critiques, au Comité et aux armées. D'une haute stature, avec une figure noble mais froide, le maintien plein deraideur, hautain, d’une insensibilité farouche, courageux : tel nous apparait Saint-Just. Avec cela, des aptitudes très variées. Si l'on songe qu'ilétait à la fois orateur, philosophe, organisateur, et qu’il avait à peine 26 ans lorsqu'il entra au Comité, il ne sera pas téméraire de croire qu’il y avait, dans ce «terrible adolescent », l’étoffe d’un homme d'Etat.

Gouruon formait, avec Robespierre et Saint-Just, le fameux lriumvirat qui prétendait plus tard diriger le Comité et donner la dictature à Robespierre. C'était un Auvergnat (né à Orcet en 1756, député du Puy-de-Dôme), maigre, petit de taille, paralytique et obligé de se faire transporter à la tribune dans son fauteuil lorsqu'il voulait prendre la parole. Il avait un regard dur qui contrastait avec sa voix argentine. Ses infirmités l’empèchaient d'être très assidu au Comité; iln'y venait presque jamais le soir. Néanmoins, des trois membres du tiumvirat, c'était celui qui avait les idées les plus larges et le caractère le moins inhumain.

Taurior, avocat à Reims avant la Révolution, avait participé à la prise de la Bastille. Il représenta la Marne à la Législative, puis à la Convention. Ses sympathies allaient surtout à Danton; aussi, à peine entré au Comité, il se brouilla avec Robespierre et Saint-Just, ct jugea prudent d'en sortir. Interpellé à ce sujet aux Jacobins, il rejeta sa démission sur le mauvais état de sa santé. C’est ce prétendu malade qui présidera la Convention au 9 Thermidor.

Héraucr DE SÉCHELLES, autre ami de Danton, né à