Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

154 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Bonaparte, qu'il avait connu à Paris pauvre et sans emploi, auquel même il avait un soir sauvé la vie en le défendant contre des rôdeurs dans une rue déserte, ce qui ne devait pas empêcher le Premier Consul de le faire décapiter plus tard, Ceracchi était peut-être le plus convaincu et le plus fougueux de tous cesagitateurs qui, en ce moment tentaient de révolutionner Rome. En proie à la plus vive exaltation, il déclare que « l'indignation publique est à son comble, que la nuit suivante une révolution va éclater ». Il réclame l’appui de l’ambassade. Joseph, mis ainsi au pied du mur, aurait, s'il faut l’en croire, tenté de dissuader les conjurés d’une pareille entreprise. « Spectateur impartial, il rendrait compte à son gouvernement de ce qui se passerait... Comme homme, il les exhortait à la tranquillité, ne croyant pas qu'ils eussent des moyens en euxmêmes... Comme ministre francais, il leur enjoignait de ne plus se présenter chez lui avec de telles intentions... Au reste, le sort des États était, comme celui des individus, caché

dans le sein de l'avenir et il ne lui était pas