Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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donné, à lui, d'y pénétrer » . Sur ces phrases vagues et pompeuses, les trois délégués se seraient retirés « en promettant que tout s’assoupirait pour le moment ».

C'est par le récit de cette entrevue que débute la lettre de Joseph sur la mort de Duphot. La scène est-elle exactement rapportée? La surprise, l'indignation de l'ambassadeur furent-elles aussi sincères qu'il le prétend? On peut en douter. Après avoir encouragé et accueilli chez lui les révolutionnaires auxquels Duphot promettait en son nom, s'ils se soulevaient, l'appui du gouvernement français, ce que Joseph, étant donné les liens d'amitié qui l’unissaient à son futur beau-frère ne pouvait ignorer, il devait s'attendre à cette démarche et n’était pas assez naïf pour s'étonner, ayant semé le vent, de récolter la tempête. La vérité, c'est que la proposition de Geracchi lui parut moins singulière qu'inopportune. La conspiration, il le dit lui-même, était mal organisée etne disposait que de peu de « moyens» ; de plus, le secret en avait transpiré, c'était « le bruit de

la ville », et Joseph, de caractère pacifique,