Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

156 LE GÉNÉRAL DUPHOT

ennemi des affaires et des complications, ne se souciait pas de s'exposer dans un mouvement si mal concerté (1) ». Aussi bien n'est-ce pas dans le rapport de Joseph qu'il faut chercher la vérité sur les circonstances du drame du 28 décembre. Ce factum, dont l'exactitude a toujours été contestée et que l'auteur des Mémoires d'un homme d'État qualifie de « long mensonge », fourmille d’invraisemblances et, sur presque tous les points, est en contradiction avec les témoignages contemporains. Ne pouvant avouer ses relations avec les révolutionnaires et les provocations dont, en conformité des instructions du Directoire, il s’est rendu coupable, Joseph essaye de se donner le beau rôle et de rejeter tous les torts sur le gouver-

(£) Lettre du ministre de la République cisalpine à Florence au ministre des Relations extérieures à Milan, du 2 janvier 1798 (Archives historiques de la guerre). « Duphot, écrit dans ses Mémoires le cardinal Sala (cité par M. Martin Basse), était convaincu qu'il était temps de faire un coup et qu’à l’exception des nobles, des prêtres et d'une partie de la noblesse il pouvait compter sur tout le peuple. L'ambassadeur de France était d'un avis contraire. Selon lui, sans une force armée, la révolution n’avait pas chance de réussir et il

voulait dans ce but faire approcher de Rome les Cisalpins, avec lesquels il était d'accord. »