Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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muet. En revanche, il a soin d'indiquer que, rentré à l'ambassade, il y trouva le général Duphot et l'adjudant général Sherlock. D'avance, il plaide pour eux l’alibi. Comment croire qu'ils ont pu, une demi-heure auparavant, conduire les insurgés à l'assaut du poste du pont Sixte, ces deux officiers que Joseph nous représente attendant tranquillement son retour dans un des salons du palais en devisant avec deux artistes français « de l'enfantillage révolutionnaire de la nuit comme de la nouvelle du moment. » Joseph, dans son empressement à les défendre, ne cite qu'eux. Il oublie Arrighi et Beauharnais qui pourtant se trouvaient là, ainsi que Mme Joseph Bonaparte et sa jeune sœur Désirée. Mme Clary et son fils Nicolas, sortis depuis le matin pour visiter les monuments, n'étaient pas encore rentrés. A quatre heures de l'après-midi, continueJoseph, comme on allait se mettre à table, le portier vint prévenir qu'un rassemblement se formait devant le palais, qu'on distribuait des cocardes aux passants en les incitant à crier : Vive le peuple romain! Vive la république!

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