Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

178 ‘ LE GÉNÉRAL DUPHOT

Les émeutiers que l'infanterie pontificale venait de refouler dans la Lungara s'étaient, en effet, reformés sous les fenêtres de l’ambassade. Ils se trouvaient là sur la juridiction de France et, forts de l'inviolabilité du lieu, discouraient et s’agitaient à qui mieux mieux. Des orateurs, apostrophant l'emblème républicain qui surmontait le portique du palais Corsini, excitaient à tour de rôle les Transtevérins à secouer le joug du pape (1). À ce moment, d'après le récit de Joseph, une vingtaine d'émeutiers veulent forcer l'entrée du palais. L'ambassadeur, pour les calmer, consent à recevoir Ceracchi, lequel entre « comme un frénétique en criant : « Nous sommes libres mais nous venons demander l'appui de la France ». À cette proposition qu'il a déjà entendue de la même bouche l’avant-veille, Joseph s’'indigne ; il la juge «insensée et d’une témérité révoltante ». IL menace Ceracchi et

ses camarades de « mesures terribles » s'ils ne

(1) Baldassari (p. 150) prétend que « l'ambassadeur et ses amis considéraient cette scène d’un balcon au-dessus de la porte du palais ».