Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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assez difficile à démêler au milieu des récits contradictoires qui ont été faits de cette fatale Journée, voici comment on peut reconstituer les faits.

Après la seconde fusillade, tandis que Joseph, escorté de Duphot et de Sherlock, s’avançait vers les soldats pour les haranguer, prétend-il, et leur enjoindre d'évacuer sa juridiction, Arrighi et Beauharnais étaient restés en arrière pour contenir les émeutiers. Or, c'était là une tâche à laquelle les deux jeunes officiers ne pouvaient suffire. En vain prodiguèrent-ils les exhortations au calme, en vain même Beauharnais, à bout d'arguments, frappa-t-il « plusieurs fois du plat de son sabre sur un des plus furibonds, nommé Ceracchi (1), » ils furent immédiatement débordés et la foule, les poussant devant eux, redoublant d’invectives et de menaces à l'adresse des soldats qui se reti-

raient, rejoignit en un instant le groupe de

de cette nation n'avait pris part au complot. » (Lettre du chevalier d'Azara au prince de la Paix, — Léon SÉCHE, les Origines du Concordat, t. I, p. 169.)

(1) Mémoires du prince Eugène, t. 1, p. 38. :