Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 183

diction de France, soit, ce qui est infiniment plus probable, que décidé à jouer le tout pour le tout, 1l prétendit marcher une seconde fois à l'assaut du poste du pont Sixte (1), 1l est certain qu'il n'était pas seul mais bien à la tête d'une bande d’émeutiers lorsqu'il fut tué devant la porte Septimiana où il était venu volontairement, le sabre à la main, et non en « prisonnier » , entraîné par les soldats du pape, comme l’insinue Joseph dont le rapport est, sur ce dernier point tout, à fait imcompréhen-

sible (2). Ceci dit, et bien que la vérité soit

(1) En ce sens : Anraup, Vie de Pie VI, t. I, p. 76. Mémoires de Consalvi, t. IT, p. 5%. — Mémoires d'un homme d'État, t. V, p. 208. — Bora, Histoire d'Italie, t. A, p. 113. — Scrovr, le Directoire, t. UT, p. 266.

(2) Cela d’ailleurs est de telle évidence que Joseph luimême en convint tout d'abord. Dans le récit que le soir même de l’émeute, il fait au chevalier d’Azara, ministre d'Espagne, récit tout différent de celui qu’à tête reposée il rédigera trois jours après, il reconnait que Duphot et Sherlock étaient à la tête des conjurés, lesquels, « jugeant l'occasion favorable, s'étaient placés derrière eux », de sorte que la troupe put se méprendre sur les intentions pacifiques des deux officiers français et « croire que c'était eux qui faisaient la révolution, alors qu'en réalité, ajoute d’Azara, dont on ne peut s'empêcher de trouver étrange la hâte à disculper un collègue que personne encore n'accuse, « aucun individu