Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 187

palais oùils arrivèrent enfin sains et saufs. Là, le spectacle était lamentable. Le sang ruisselant partout, les cours, le vestibule, les escaliers, les appartements même, encombrés de blessés et de mourants, donnaient à l’ambassade l'aspect sinistre d'un champ de bataille. ‘ Par les portiques ouverts, les émeutiers, chassés à coups de fusil de la Lungara, refluaient dans la cour. Pêle-mêle avec eux, Julie et Désirée, qui, de la rue, avaient assisté à l’horrible drame, étaient ramenées défaillantes au palais par les secrétaires de Joseph et quelques jeunes artistes. L’ambassadeur fit fermer et barricader en toute hâte les portes du palais et, dans la crainte d’avoir à soutenir un siège contre la troupe pontificale, organisa quelques rapides préparatifs de défense et fit distribuer des armes à ses domestiques.

Cependant, le premier émoi passé, Sherlock, Arrighi et Beauharnais s'étaient ressalsis. « Dans un sentiment d’orgueil national », en dépit de la fusillade qui continuait dans la Lungara, ils décidaient d'aller à la recherche

du cadavre de leur malheureux camarade.