Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

188 LE GÉNÉRAL DUPHOT

Accompagnés de « quelques domestiques fidèles » , ils parvinrent, à la faveur de l’obscurité et par des chemins détournés, jusqu’à la porte Septimiana et là, sous un tas de pierres, découvrirent le corps sanglant de Duphot, complètement nu, criblé de plus de _trente balles et littéralement haché à coups de baïonnette. Les soldats du pape et la populace du Transtevère, après s'être acharnés sur son cadavre, s'étaient disputé comme des trophées les lambeaux de son uniforme. Le capitaine Amadei s'était approprié son épée et son ceinturon, le curé de Sainte-Marie de la Scala, paroisse voisine, avait fait main basse sur Sa montre en or. C'est dans cet état lamentable que le corps de Duphot fut rapporté au palais de France. Devant les restes informes du jeune homme dont elle devait ie lendemain porter le nom, Désirée eut une crise de désespoir si violente qu'on craignit un moment pour sa raison. Quant à Joseph, il déclare que « le récit de l’état dans lequel on avait trouvé le cadavre de son infortuné concitoyen »

lindigna si fort qu'il résolut de quitter Rome