Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

186 LE GÉNÉRAL DUPHOT

l’infortuné Duphot, qui tombe percé d’une balle au bas de la gorge. On le voitse relever en s'appuyant sur son sabre, essayer de revenir vers Joseph qui l’appelle; une seconde décharge l’étend sur le pavé (1). ù

Les patriotes, ayant vu tomber leur chef, reculaient en désordre vers le palais Corsini, quand l'entrée en scène, à l’autre extrémité de la Lungara, d’une seconde compagnie de fusiliers vint achever leur déroute. Pris eux-mêmes entre deux feux, Joseph et ses officiers n'avaient plus qu’à battre en retraite. Ils prirent, guidés par Sherlock, une ruelle latérale qui aboutissait à une grille du jardin Corsini. Celle-ci était fermée; ils durent se faire la courte

échelle et escalader le mur pour rentrer au

(1) Duphot n’était pas mort sur le coup. « Après avoir été exhorté par moi, dit dans une attestation le curé de SaintJean de la Malva, à abjurer toutes ses erreurs contre la foi catholique, à rentrer dans le sein de Notre Sainte Mère l'Église, à faire pénitence de tous ses péchés et à placer son espoir dans l'infinie miséricorde, Léonard Duphot, lyonnais, général de brigade de l’armée française en Italie, au bout d'un demi-quart d'heure et sans avoir fait aucun signe, peutêtre par impuissance, a enfin expiré. » (Cité par M. Martin Basse, Le général L. Duphot.)