Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 189

sur-le-champ. D'autres considérations intervinrent sans doute aussi pour lui dicter cette décision. D'abord, si ému, si attristé qu'il pût être de la mort de son futur beau-frère, il dut comprendre que cet événement était l’occasion que le Directoire, à l'affût de griefs contre Rome, attendait et que ses instructions lui prescrivaient de faire naître. De plus, dans deux lettres qu'il avait fait porter au Vatican par un domestique, Joseph avait informé le secrétaire d'État de ce qui s'était passé; il lui dépeignait son palais assiégé par la populace, restée fidèle au pape, du Transtevère, ses appartements encombrés d’émeutiers, gens sans aveu pour la plupart, dont il ignorait, dit-il, les intentions et dont il souhaitait qu'on le débarrassàt (1). Or ses lettres sont restées sans réponse. Cinq heures après la mort de Duphot, Joseph n’a encore recu la visite d’aucun des membres du gouvernement. Le secrétaire d’État s’est contenté d'envoyer un fort

détachement de ligne pour protéger le palais

(4) Moniteur du 13 janvier 1798.