Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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de l'ambassadeur contre la fureur des Transtévérins (1).

À dix heures du soir, malgré les instances du chevalier d’Azara, ministre d’Espagne, envoyé en médiateur au palais Corsini et qui, avec son expérience de vieux diplomate, prêche le sang-froid à son collègue et l’engage à attendre à Rome les ordres du Directoire, Joseph écrit au secrétaire d'État pour lui demander ses passeports : « La circonstance ne me permet pas de rester plus longtemps ici. Tout veut que je parte... Si vous aviez pu vous transporter chez moi vous ne douteriez pas de la nécessité de mon départ et de celui de la famille qui était attachée au général Duphot dont la perte n’est pas supportable en ce palais où tout est encore plein de lui (2) ». Le cardinal Doria espérait que cette détermination n’était pas irrévocable. Ce n’est qu'à deux heures du matin, quand le ministre d’'Espagne lui eut rendu compte de l’insuccès de sa démarche, que le secrétaire d'État, com-

(1) Mémoires de Consalvi, t. II, p. 56. (2) Moniteur du 13 janvier 1798.