Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 191

prenant que toute insistance était inutile, se décida à envoyer à l'ambassadeur les passeports réclamés pour lui, sa famille et ses officiers. Il lui adressait en même temps une lettre de plates excuses dans laquelle il promettait à l'avance « à la République française toutes les satisfactions qu’elle pourra demander (1) ». N'était-ce pas cependant l’occasion de montrer quelle fermeté, de parler « des manquements qui avaient amené de si fatales circonstances? » (2). Chacun, dans cette malheureuse affaire, avait s2 part de responsabilité. Le gouvernement pontifical, certes, n'avait pas le droit de lancer ses soldats dans la juridiction et jusque dans la demeure de l’ambassadeur pour y verser le sang. Mais ce dernier était-il lui-même sans reproche, qui, méconnaissant le caractère sacré de sa fonction, s'était fait le complice des révolutionnaires et avait transformé son palais en un club d’émeutiers? Or, ni dans sa lettre à Joseph, ni dans celle que, par l'intermédiaire de celui-ci, il

(1) Moniteur du 13 janvier 1798. (2) Anraun, Vie de Pie VI, t. I, p. %8.