Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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enverra le général Brune avec la « mission délicate » de faire comprendre au roi « le danger pour lui de s'opposer au juste ressentiment de la République contre Rome (1). » Berthier, chef d'état-major remarquable, n'avait jamais eu l’étoffe d’un général. Bonaparte, qui cependant estimait à leur valeur ses rares qualités, prétendait même qu'il était « incapable de commander un bataillon » (2). Berthier, d’ailleurs, avait quarante-cinq ans; il était le protecteur attitré de la belle princesse Visconti, que Bonaparte appelait « la bêtise de Berthier », et, la campagne terminée, n'aspirait plus qu'au repos. Il n'avait accepté qu'à son corps défendant le titre envié de commandant en chef de l’armée d'Italie et, quand survinrent les événements de Rome, il s’empressa de demander son rappel. Auprès de Barras, président du Directoire, il prétexte « une excroissance qui l'empêche de monter

à cheval et qu'il est pressant de faire extir-

(1) Lettre de Bonaparte à Brune, du 11 janvier 1798. (Correspondance, t. WI, p. #73.) (2) Mémoires de Miot de Mélito, t. 1, p. 91.