Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

LE GÉNÉRAL DUPHOT 209

nant lui aussi sa démission, ce dont son gouvernement allait le récompenser en le nommant ministre à Paris. C'était l'abbé Corona, secrétaire de la légation de Prusse, c'était le ministre de Suède, en un mot tous les agents des puissances étrangères qui, se rangeant à l’envi du côté du plus fort, délivraient à leur collègue, en termes plus ou moins adroits (1), des attestations de complaisance destinées à le laver des accusations qui déjà pesaient sur lui. En vain, Pie VI, en désespoir de cause, envoya-t-il à Naples le cardinal Braschi, son neveu, et monsignor Caleppi pour solliciter la médiation de Ferdinand IV. Le roi de Naples, peu soucieux d'entrer en guerre avec la France, avisé d’ailleurs par son ambassadeur à Paris que l’expédition de Rome n’avait pour but ni de changer la forme du gouvernement, ni de diminuer l'État pontifical, ne fit aucune démonstration.

(1) La lettre de l'abbé Corona, secrétaire de la légation de Prusse, est particulièrement caractéristique : « Il ya ici quelques individus, citoyen ambassadeur, qui disent encore que vous avez pris part à la révolution queles mécontents du gouvernement actuel tentaient de faire éclater, mais je suis dans une parfaite connaissance de votre bonne foi et de la justesse

de vos sentiments pacifiques, etc, » 14