Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

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tion dus à la mémoire de son oncle, et peut-être le jeune prince allait-il oublier, dans les tentatives d’un gouvernement impossible, les traditions trop vivantes encore de la Montagne-Noire, si Mirko n'eût jpoint été à pour modérer cet entrainement vers des réformes prématurées. R

Le pin principal était d'éviterJ'écueil où Danilo luimême s'était heurté, et d'empêcher pour l'avenir une alliance qui eût introduit au Monténégro une nouvelle princesse étrangère et créé peut-être des factions dans le pays. Tout était prêt du reste pour parer à ce danger, et moins de deux mois après son avénement, Nicolas [°° s'unissait à celle que depuis longtemps la volonté paternelle lui avait destinée ?

Une amitié, cimentée maintes fois sur les champs de bataille, unissait de longue date Mirko Petrovitj et le voivode Petar Voukotitj; les deux guerriers, avant même d’être pères, s'étaient réciproquement promis que, si le sort favorisait leur projet, l'union des enfants qu'ils pourraient avoir, établirait pour toujours entre les deux familles la plus intime alliance. Tout était arrivé à souhait, et, conformément aux vieilles coutumes tsernogorises, Miléna Voukolitj avait été, dès sa naissance, fiancée au fils de Mirko. La jeune fille avait grandi, tantôt dans la maïson paternelle, tantôt dans sa famille de future A0piene vaquant comme ses compagnes aux occupations du ménage, et bien des fois même rendant humblement les soins de l'hospitalité à ces étrangers qui devaient venir un jour, au palais de Tseltinjé, baiser respectueusement sa fine et aristocratique main. La

! Le 10/22 octobre 1860.