Le Monténégro

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gieux leurs agressions de cinq siècles. Tout ce qui n'embrassait pas l'Islamisme était massacré, emmené en esclavage, torturé, ruiné sans pitié.

Sous le coup de la terreur, peut être aussi, par suite de l'abaissement moral résultant d'un tel état de choses, un certain nombre de chefs chrétiens indigènes abandonnèrent la Croix pour le Croissant. L'élévation qui était le prix de leur abjuration en faisait des maîtres dont le despotisme aidait au maintien de la domination turque. Comme ces renégats s'entendaient à flatter le peuple des tribus encore barbares de race serbe de la Bosnie, de l'Herzégovine et de la Serbie proprement dite, ils amenèrent leurs partisans à massacrer tous les nobles demeurés fidèles à la foi orthodoxe Is restèrent alors les seuls maitres et les populations ne leur opposèrent que cette résistance passive qui caractérise la race slave, vaillante toujours et pourtant si souvent et si longtemps résignée. L'Islamisme ne l'avait pas cependant entamée si profondément que sa foi nationale ne vint à triomphe : ce fut une résurrection; de l'œuvre des renégats il ne reste que le souvenir.

Il faut dire et les historiens ont consacré le fait que la seule petite nation Serbo-Monténégrine défendit vaillamment sa foi et sa liberté, ralliant autour d'elle, durant cinq siècles de