Le Monténégro

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somme, si elles aiment ardemment celui quiles a choisies, elles sont fières surtout, non pas tant de sa beauté que de sa bravoure.

Partout, au Monténégro, l'empreinte du travailet de l'activité marque le sol bouleversé. Les moindres parcelles de terre dans les vallées, sur les pentes, dans les infractuosités de rochers sont cultivées, protégées contre tout accident avec un soin laborieux et une sollicitude dont les effets se traduisent au regard par une note réjouissante.

On sent que le Monténégrin aime sa terre.

Lui-même, avec ses vétements éclatants, ses armes à la ceinture ou à la portée de son bras, conduit son attelage de petits bœufs, ou, tout ruisselant de sueur, défonce avec la houe une terre suspendue sur un ravin.

Le laboureur et le pâtre jettent au voyageur ce cordial et poétique salut :

— Bonjour, frère ! Dieu t'aide !

Et, le souhait rendu, s'approchent du chemin, curieux, mais accueillants : l'étranger est devenu un hôte.

L'hospitalité est proverbiale ; le voyageur est admirablement accueilli et le plus grand plaisir qu'il puisse faire à ses hôtes est, en les quittant, de les saluer d'une décharge de ses armes. Rien ne les flatte ni neles honore davantage.

En quelques ouvrages, encore assez ré-