Le Monténégro

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Louis-le-Grand, Nicolas arrivait avec des idées élargissant encore son patriotisme, ilenvisagea froidement les difficultés de l'heure présente ; l'œuvre de tranformation et de réforme lui apparaissait d'autant plus lourde que l'état de guerre incessante, qui avait pesé si longtemps sur le pays, avait semé un peu partout la désorganisation. La vendetta sévissait farouchement et des guerriers se livraient à des actes ressemblant singulièrement à du brigandage.Le prince prit d'énergiques décisions. Il ajouta d'abord de nouveaux articles très sévères au code montenegrin, allant jusqu'à punir de mort le vol. Les habitudes de déprédation disparurent si bien et la sécurité des routes devint si absolue qu'elle donna naissance à un proverbe Dalmate :

« Laisse une bourse pleine d'or sur les chemins du Monténégro et quand tu la reprendras le lendemain, il n'y manquera pas une seule pièce. »

Les débuts du règne de Nicolas I furent assombris par de tristes événements. L'insurrection des populations chrétiennes de l'Herzégovineen 1861, motival'intervention dela Porte qui, l'insurrection une fois écrasée, envahit la Principauté.Cefutunelutte héroïque. LesTurcs étaient cent mille, les Monténégrins vingt-cinq mille à peine. Conduits par leur prince, par Mirko Pe-

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