Le Monténégro

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troviteh et Pierre Voukovitel, ils se défendirent avec un héroïsme sublime, infligeant des pertes sanglantes à leurs envahisseurs. Malgré tant de courage, ils succombèrent sous le nombre et durent, malgré l'intervention des puissances, subir les dures conditions imposées par le gouvernement ottoman, qui, après tout, ne retira de ses victoires si chèrement payées que de maigres avantages.

Parmi les conditions insérées à la convention signée à Scutari le 31 août 1862, l’article 5 imposait le bannissement de Mirko Petrovitch ; muis au courant de l'entrevue de Riécka, entre le prince et Omer pacha, il fut convenu que cet article resterait sans exécution.

Les blessures du pays furent difficiles à cicatriser. Le prince se remit au travail de réorganisation et à la poursuite de la réalisation des deux grandes idées de son règne : l'œuvre civilisatrice à accomplir dans le Monténégro et le relèvement complet de la race serbe.

En 1867, le prince Nicolas vint à Paris visiter l'Exposition universelle. À sa rentrée dans la Principauté, il eut la douleur de perdre son père. Mirko Petrovitch, le grand patriote, le sublime défenseur de l'indépendance monténégrine dont les balles ennemies avaient respecté l'existence dans cent combats, fut emporté par une attaque de choléra. La patrie le pleura comme un