Le mouvement des idées : sur une histoire de la Révolution

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priété, une classe riche ou privilégiée se former dans le

-nivellement général obtenu pour un instant par la violence. Tout le monde a prévu le terme de cette évolution. III

Vous le voyez, le point de vue de M. Kropotkine est très simple et très net ; il est aussi conséquent. M. Kropotkine jugera les événements et les hommes de la Révolution selon qu'ils l'ont conduite vers son idéal ou qu'ils l’en ont écartée. Quant aux moyens, il neles appréciera pas en eux-mêmes, mais par rapport à leur fin : pour réaliser son magnifique programme, le peuple procède comme il peut, et s’il lui arrive de commettre quelques excès, la faute en incombe à ceux qui cherchent à lui faire obstacle. Ce sont donc toujours les « complots » des royalistes et les menées réactionnaires qui poussent le peuple à ces terribles explosions où le sang coule à flots, mais dont l'effet est de ramener la Révolution dans le chemin que notre auteur regarde comme le droit chemin (p. 381 sqs). Ainsi les massacres de septembre. Les royalistes, enfermés à l'Abbaye, s'y conduisaient fort mal, de sorte que cette prison « jouissait surtout d’une mauvaise réputation dans le quartier ». Ils y tramaient des complots abominables, et en attendant, ils M y menaient joyeuse vie, illuminaient après les défaites françaises, « insultaient les passants derrière les barTEAUX », — pauvres passants! —— « faisaient bonne! chère et recevaient en prison leurs femmes ét amies en toute liberté ». La voix publique commentait partout cette scandaleuse existence : c’est pourquoi, un beau jour, le peuple se rua sur l'Abbaye. La Communefit ce, qu'elle put pour arrêter les assassins ; mais elle ne put pas grand’chose ; les massacres ne cessèrent guère que