Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France
36 LE PACTE DE FAMINE
métal. — L'imprimeur fut suspendu de son privilège pendant Six mois‘. Le censeur Marin, approbateur de la liste qui contenoit cette adresse scandaleuse, perdit ses places et ses protections. Le contre-coup d’une affaire où il n’avoit aucun intérêt l’avoit déja vouê au ridicule; cette surprise, dont assurément il étoit fort innocent, acheva de le perdre, et cette rigueur de persuader que l'objet qui la causoit avoit quelque chose de bien grave. À quoi cependant, au fond, se réduisoit tout ce fracas? À un fait bien simple, mais absolument dénaturé, grâce aux clameurs de la secte discreditée aujourd’hui, alors très florissante. »
Lorsque l’abbè Terray quitta le pouvoir, le 24 août 1774, il laissait au Trésor royal, en blès PAYÉS pour contenir le prix des marchès, mais biés dont la valeur est également rentrée SOUS LE MINISTÈRE SUIVANT : 6,400,000 # ?.
Les minutes de la correspondance administrative de l'intendant de la Généralité de Paris, Bertier, nous montrent quel usage l'État faisait des blès du Roi et quelles mesures paternelles il prenait pour soulager les pauvres, sous le ministère de l'abbé Terray.
Cette correspondance, qui nous a êté obligeamment communiquée par M. le comte Charles de Bertier, que nous tenons à remercier ici, nous donne mille preuves de cette immixtion salutaire de l'État dans la distribution des secours en grains ou en riz. Nous prendrons pour exemple la subdélégation d'Auxerre, de 1770 à 1774. M. de Bertier ordonne fréquemment à Baudot, son régisseur à Sauviany-le-Bois, de distribuer gratuitement aux habitants pauvres de ses domaines en Bourgogne du riz tout cuit, de faire porter tous les grains récoltés chez lui, sur les marchès de Cussy-lesForges et de Lisle-sous-Montréal et de les vendre à 2 sols audessous du cours du marché d’'Avallon. En outre, il fait arriver des grains, dont il paie le prix par avance, par l'intermédiaire
L. « Lo 7 février 4774. L'Almænach royal de cette année devient extrêmement recherché à cause de lannonce nouvelle dont on à parlé, et qui n’existera plus à ‘avenir. Le sieur Le Breton, limprimeur, en a reçu une sévère réprimande, et son imprimerie est fermée pour trois mois. » Bachaumont, Mém. secrets, VII, 123.
2, Les chiffres cités par Linguet se trouvent corroborés par la déposition d’un employé de Turgot cité par Charpantier. — Lorsque Roland fut se constituer prisonnier à la Bastille, le 45 octobre 4779, il dit au gouverneur : « ... Quoique ce que je pouvois devoir à Sa Majesté fût peu conséquent, venant de lui rendre un compte partant quitte, d'environ six millions provenant de la vente des grains qui apparteaoient au gouvernement sous le règne précédent, » Bastille dévoilée, VI, 140.