Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France
CHAPITRE VII
L'hiver de 17SS-17S9. — Efiorts du gouvernement pour atténuer la disette ; secours en farines, en riz. en pommes de terre. — Lettres de Bertier et réponse de Necker.
Les greniers du Roi furent rétablis, avant la retraite de Turgot ; la concession de leur approvisionnement fut confièe à une compagnie, comme par le passé. A la tête de cette nouvelle compagnie se trouvaient les frères Leleu qui rendirent de si grands services pendant le cruel hiver de 1788-1789.
La libre exportation des grains, supprimée pendant quelques années, avait été rétablie par une loi enregistrée au mois de juin 1787; « cette loi avait été généralement applaudie, et en conséquence, l’on s'était livré au commerce des grains dans tout le royaume avec plus d'activité que jamais, et l’on avait envoyé dans l'étranger une quantité considérable de grains. » Cependant, à l’arrivée de Necker au ministère, le 25 août 1788, « il se hâta de prendre des informations sur le produit de la récolte et sur les besoins des pays étrangers. Ces informations lui ayant donné de l'inquiétude, il proposa à Sa Majesté de défendre l'exportation des grains... Ce fut dans les premiers jours de septembre qu'il commenca à ordonner aux fermiers généraux, de la part du Roi, d'arrêter à plusieurs frontières l'exportation des grains, et le 7 du même mois, Sa Majesté fit rendre un arrêt de son conseil qui défendait d’une manière générale et absolue la sortie des grains hors