Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

PRÉFACE. 5

française, des noms plus harmonieux que ceux des mois du nouveau Calendrier? chacun de ces noms est un talisman qui présente à l’esprit tout à-la-fois trois idées bien distinctes, le genre de saison où l’on est, sa température, et les présens que fait la nature à l’époque dudit mois. Ne diroit-on pas que les meillenrs poètes de l’antiquité ont tenu conseil pour les inventer ? que le majestueux Homère a proposé Messidor, Thermidor , Fructidor ? Virgile, qui a si bien peint le printemps, Germinal, Floréal, Prairial , et ainsi des autres ? Ces noms, qui offrent à l’esprit l’idée riante des moissons, de la renaissance des fleurs, de la coupe des prairies; rie sont-ils pas mille fois plus agréables que les noms insigniflans et stériles de septembre, octobre, novembre, décembre, etc? Ces derniers, au surplus, ne pouvoient entrer qu'avec péine dans la poésie , le bon goût les en bannissoït, et ce n’étoit qu'avec beaucoup d'art qu’on pouvoit les y introduire. La poésie, au contraire, semble appeler leurs rivaux; elle semble attendre d’eux une nouvelle gloire , et les Muses ont tressailli sur leur trépied d’or, lorsqu'un poëte audacieux en a enrichi la langue française. Tout enfin me semble militer en faveur du Calendrier républicain, la philosophie, la poésie , et sur-tout l’amour du pays. Animé de ces trois passions, ou, si l’on veut,adorateur de ces trois divinités, j’ai chanté