Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

28 LE CALENDRIER

T1 la voit remplacer au temple de mémoire L’almanach commandé par le pape (1) Grégoire; Et le pape Braschi, son dévot héritier,

Suivre, en tombant, les saints de son calendrier. La superstition meurt avec ses idoles.

À quoï bon, direz-vous, tous ces discours frivoles ? Muse,aufait; —Aufaitsoit.—Vous,sansperdredetemps, Ecoutez les débats des six représentans.

Lez président se lève; en ces mots il s'explique : Citoyens, tous vos vœux sont pour la République, Vous souhaitez sa force ainsi que sa grandeur , Vous brülez de la voir égaler en splendeur,

Cat astre merveilleux dont la nature entière Reçoit en même temps la vie et la fumière. ÆEh bien ! c’est la raison dont la douce clarté Peut seule de son front relever la beauté;

La raison de nos biens est la source féconde, Et les sots préjugés font le malheur du monde.

Sous le poids accablant de leur joug ennemi Ta Nation française a trop long-temps gémi; lle à d’un bras d’airain frappé la tyrannie;

11 faut que, pâlissant au flambeau du génie,

(1) Ce fut Grégoire XIII qui commanda à des mathématiciens, et entr’autres à Louis Lälio , la réforme du calendrier. Cette réforme, exécutée d’une manière heureuse, fut utile à beaucoup d’égards; mais elle propagea les erreurs du fanatisme, et je la considère seulement de ce côté. C’est contre le fanatisme que j’écris, plus que contre le calendrier grégorien.