Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

CALN Æ QUU ESS. 75 Oui, mes concitoyens , l’aimable modestie, De la Gloire toujours a précédé les pas : Ainsi par une sœur ; une sœur embellie, S’enrichit de nouveaux appas.

Au plus sage des Grecs, Platon veutrendre hommage; Dans un écrit sublime il le peint trait pour trait Le.modeste Socrate admire cette imagé,

Mais il my voit point son portrait.

Comme l'ombre par-tout empreinte sur le sable, Poursuit le voyageur de fatigue abattu; En dépit d’elle, ainsi la gloire véritable, Suit tous les pas de la vertu.

Fuis la Gloire, mortel, elle suivra tes traces; Mais elle te fuira si tu la suis toujours ; Elle est à la vertu ce que sont les trois Graces À la déesse des Amours.

La Gloire, toutefois, sensible autant que fière, Dans le sang innocent ne plonge point ses mains; Elle ne veut atteindre au bout de sa carrière,

Que pour le bonheur des humains.

Thèbes qui si long-temps vit fleurir son empire, Pleure sur les malheurs où le sort la réduit; Et j'aime mieux Phriné qui veut la reconstruire, Qu’Alexandre qui la détruit.

Alexandre, César, redontez l’anathème Que prépare le monde à vos fausses vertus. Il est venu , le temps où votre orgueil extrême,

N’auroit trouvé que des Brutus.