Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

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De prolonger leur règne , ils perdent l'espérance ; Renoncant aux honneurs qu'ils ont trop attendus ; Ils s'arment à leur tour : l'Angleterre et la France Tiennent, de l'univers, les regards suspendus.

La France est généreuse ; aux éclats du tonnerre, Elle offre , avec courage , un front calme et serein: Elle aime le grand jour ; la perfide Angleterre Porte ses coups dans l'ombre , et retire la main.

Vingt rois, qu’elle soudoie, épousent sa querelle, Vendent leur sang, leur gloire au lâche Léopard : Ils croyoient la défendre , ils sont vaincus pour elle, Et l'étendart français flotte de toute part.

_ Le voyez-vous, planté d’une main aguerrie, Surles monts d'Annibal étaler ses couleurs ? Le roi Sarde en frémit , et, dans Alexandrie

Ï court cacher sa honte et dévorer ses pleurs.

La victoire nous suit aux bords de la Moselle ; Sur les rives du Rhin elle nous suit encor : Des fiers républicains rien n'arrête le zèle ;

Et le fer, en tout temps, a triomphé de l'or.

La superstition, qui te rendit esclave, Sur tes faibles esprits règnera donc toujours! Peuple de l'ibérie , et toi peuple Batave ! Voyez luire tous deux l'aurore des beaux jours.

Le Français, du bonheur vous apporte le gage ; Vient-il vous subjuguer ? non, mais vous affranchir. Voulez-vous voir cesser votre double esclavage , Devant la loi qu’il aime il est temps de fléchir.

Cette loi, des iyrans a renversé le trône, Fille de la nature et de l'égalité ; Le respect l’accompagne, et l'amour l'environne ; Elle a, chez les humains, fondé la liberté.