Le système continental et la Suisse 1803-1813
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seau et des physiocrates. Il avait aussi à cette époque gagné la Suisse et s'était traduit autrement que par de platoniques protestations contre l’industrie envahissante. À ce moment déjà, les hommes intelligents et éclairés avaient entrepris la lutte contre les obstacles qui paralysaient l’agriculture et que maintenait l’ancien régime ; ils cherchaient à supprimer la routine de l’assolement triennal, du droit de parcours, des biens communaux, grâce auxquels de grandes étendues de terrain restaient improductives.
Mais tout cela n’avait jamais revêtu de caractère général. Quelques améliorations avaient bien été réalisées, mais sans la participation des gouvernements cantonaux le plus souvent intéressés au maintien des abus et, somme toute, le résultat n’avait pas été en proportion de l'effort.
Il fallut l'avènement de la République helvétique pour écarter définitivement les anciennes méthodes de culture. Toutefois, dans les premières années du siècle, au milieu des agitations de toute espèce, la population agricole n’eut guère le loisir de profiter de ses nouvelles libertés. La Médiation, elle, offrit à cet égard, toutes les conditions de tranquillité requises, mais la tendance réactionnaire, fortement marquée à cette époque, fit courir de sérieux dangers aux conquêtes de la Révolution, dans tous les domaines. Les gouvernements aristocratiques de plusieurs cantons s’opposaient de toutes leurs forces aux innovations et cherchaient, avec une âpreté particulière, à entraver le rachat des dimes et des redevances. Le système continental avec son cortège de chômages et de misères vint à point pour démontrer la nécessité des réformes agricoles et empêcher un recul. On peut affirmer qu'il a été un facteur important dans l’impulsion vigoureuse donnée pendant la Médiation à l’œuvre commencée au dix-huitième siècle et qu’il a contribué, pour une forte part, à la libération du sol en Suisse. Il ne peut être question d’étudier ici en détail les conditions de l’agriculture à cette époque. Il suffira,