Le système continental et la Suisse 1803-1813
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1802 à la « Société d’émulation patriotique » qui datait de 1761, la « Société du jeudi » qui se maintint active jusqu’en 18161. À Fribourg, on chercha d’après les principes de Fellenberg à faire du couvent d’Hauterive un établissement agricole modèle. Dans le canton de Vaud, la société d’émulation publia dès 1805 les Notices d'utilité publique, qu’on remplaça en 1812 par la Feuille d'agriculture et d’économie générale ©.
Partout on engageait courageusement la lutte contre la routine, on s’efforçait de vaincre l’apathie ou l’hostilité des gouvernements cantonaux; la Diète elle-même lançait en 1812 un appel, purement platonique d’ailleurs, pour engager les cantons à concentrer leur attention sur l’amélioration de agriculture #.
L'activité des sociétés et des particuliers tendait d’un côté à la suppression complète des abus de l’ancien régime, de l’autre à l’introduction de toutes les améliorations possibles.
Elle cherchait tout d’abord à abolir les dîmes et les cens, rétablis à la chute de l’Helvétique. On avait admis que ces anciens droits pourraient être rachetés, mais les cantons réactionnaires, en tête Fribourg, Berne, Soleure, Zurich, cherchaïent, en élevant le taux du rachat, à empêcher sur leur territoire la réussite de cette opération.
Les lois de Berne exigeaient par exemple pour le rachat des cens, une somme égale à trente-trois fois le revenu annuel moyen de la terre, pour celui des dîmes, une somme égale à vingt et jusqu’à vingt-six fois ce revenu. Fribourg exigeait même pour certains droits le paiement des sommes arriérées impayées pendant l’Helvétique. D’autres cantons,
1 Allg. Zig., 3 mars 1807 ; — Oechsli, p. 676 ; — Petitpierre, p. 14 ; Pupikofer-Sulzberger, p. 136.
? La tentative annoncée avec grand bruit à Fribourg échoua. On ne put arriver à faire prospérer l'établissement d’Hauterive qui eût exercé sur le pays la meilleure influence.
Helv. Alm., 1809, p. 40 ; — Verdeil-Gaullieur, p. 159.
$ Repertorium, $ 121.