Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, S. 106
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de ses traditions routinitres. Talma, lui-même, en faisait grand cas et le consultait fréquemment avec fruit. '
Les comédiens dissidents avaient eu soin d’emporter avec eux la fameuse pièce de Charles IX, cause de si violents orages, au début de la Révolution. Elle fut reprise, avec calme, le 3 septembre 1791. Talma y retrouva son rôle et Monvel joua celui du chancelier de l'Hôpital.
Malgré le succès honorable de Marius à M inturnes, d’Arnault, et de la Mort d’Abel, de Legouvé, c'était daris la comédie, surtout, que le théâtre de la Nation Conservait une incontestable supériorité. .
Aussi, le roi, qui venait d'accepter la constitution de 1791, et qui en recueillait un regain de popularité, fit demander aux comédiens du théâtre de la Nation une représentation de la Gouvernante, comédie de la Chaussée, qui eut lieu le 26 septembre 1791.
Le roi, la reine y assistaient avec leurs enfants et Madame Elisabeth. Ils y furent accueillis avec un enthousiasme #ndescriptible et des applaudissements réitérés (1).
Qui donc, alors, eût pu prévoir, succédant à cette exaltation royaliste si sincère, si expansive, le déChaînement, cependant prochain, des passions les plus
(1) Des représentations de même genre, où assistait la famille royale, eurent lieu à l'Opéra et à lOpéra-Comique, le 8 octobre. Le Journal de Paris, rendant compte de cette soirée, composée des Deux Chasseurs et la Laitière et de FAmnant jalouæ, dit « que la famille royale fut recue avec des transports plus vifs, s'il est possible, qu'à l'Opéra et au théâtre de la Nation. Les cris de : Vive le Roi! Vire la Reine! Vive le Prince Royal! Vivent Leurs Majestés !ont longuement retenti dans toute la salle. On a crié aussi : Vive la Constitution... » Il ajoute : « La représentation des deux pièces a été fort soignée, et le public a pris un singulier plaisir à suivre tous les mouvements du jeune prince royal, que l'on considère chaque jour avec un nouvel intérêt. »