Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, S. 138
126 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION
A un moment, Filto croit devoir tenter de calmer ces deux sectaires :
Forlis est accusé; ne passez point vos droits ; Et, sans les préveuir, laissez parler les lois.
DURICRANE.
Les lois, les lois, ce mot est toujours dans leurs bouches! Avec des juges vifs et prompts comme des souches, Laïssez parler les lois qui se taisent toujours!
Non! Il faut de la forme accelérer le cours.
NOMOPHAGE. Bien dit! DURICRANE. J'ai dénoncé, dans moins d'une quinzaine, Huit complots coup sur coup, c'est quatre par semaine. Peu de bons citoyens, sans me vanter, je crois, En ont su découvrir tout au plus un par mois.
Dans le salon de M®° de Versac, Forlis saisit l’occasion qui s'offre à lui de dire à Nomophage et à Plaude ce qu'il pense des Jacubins. La tirade contenant, contre eux, un virulent acte d'accusation, donne trop bien la note typique de la pièce pour que nous ne la citions pas textuellement :
Ces prudents ennemis sont prés de nous ici.
Ce sont tous ces jongleurs, patriotes de places, D'un faste de civisme entourant leurs grimaces, Prêécheurs d'éxalité, pétris d'ambition,
Ces faux adorateurs, dont la dévotion
N'est qu'un dehors plätré, n'est qu'une hypocrisie, Qui, pour faire hair le plus beau don des cieux, Nous font la liberté sanguinaire comme eux. Mais non! La liberté chez eux méconnaissable, À fondé dans nos cœurs son trône impérissable. Que tous ces charlatans, populaires larrons,
Et de patriotisme insoleuts fanfarons,
Purgent de leurs aspect cette terre affranchie!
Guerre! guerre eteruelle aux faiseurs d'anarchie! #