Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma, S. 139
LA TERREUR 127
Royalistes tyrans, tyrans républicains,
Tombez devant les lois; voilà vos souverains. Honteux d'avoir été, plus honteux encore d'être, Brigands, l'ombre à passé, songez à disparaitre!
A la suite d’une semblable profession de foi, le jacobin Nomophage s’empresse naturellement de provoquer l'arrestation de Forlis. Mais cedernierparvient à se diseulperde l'accusation portée contre lui, devant le peuple, qui le fait mettre en liberté.
Forlis écrase, alors, Nomoyhage de son mépris :
Vos amis ont parlé; les yeux sont dessillés. Le peuple est là, Monsieur, il vous connait, tremblez.
A quoi Nomaphage, ce personnage qui n'hésite jamais, même devant le crime ou le péril, répond:
Je ne compose point pour racheter ma vie:
Je brave tout mon sort et sais envisager
Le prix d’une action bien moins que son danger; A cote du succès je mesure la chute.
Et, certain de tomber, je marche et j'exécute.
Par un revirement subit, conséquence naturelle de.
la mobilité, de la versatilité des foules, le peuple entraîne Nomoyphaze en prison. Filto' lui-même, revenu de son erreur, en apprenant le lâche complot de son maître, s’écrie, en s'adressant à Forlis :
OR EN RE RE Sous le crimetabattu, Je puis près de vous seul, renaitre à la vertu.
Enfin, guérie de son vertige politique, M de Versac consent à donner sa fille en mariage à Forlis, puisque, dans ses leçons, il lui montre si bien :
Que le seul honnète homme est le vrai citoyen.
Dans l'œuvre de Laya, qui tenait si hardiment tête à toutes les passions, à toutes les puissances du jour,