Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

10 LES CAHIERS DES CURÉS

Le clergé régulier, qui ne date pas, comme l'autre, de l’origine même du christianisme et qui n’est pas indispensable au service divin, embrasse tous les clercs qui ont prononcé les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, et qui vivent en commun sous des règles spéciales.

Les uns sont contemplatifs et tirent leur origine des saints qui, dans les premiers temps, se réfugiaient au désert. Les autres, institués depuis le douzième siècle, sous prétexte d'aider les séculiers dans le ministère apostolique, mais principalement pour combattre l'hérésie, sont actifs. Il y en a d’autres, enfin, qui sont mixtes, unissant l’action à la contemplation. Les ordres féminins sont également de trois sortes : contemplatifs, bienfaisants et mixtes.

D'après les calculs très-minutieusement établis par M. H. Taine (1), la France avait, en 1788, un total de 131,400 ecclésiastiques, se subdivisant ainsi :

19 Dans le clergé séculier, 71,400, — dont 2,800 archevèques, évêques, coadjuteurs, vicaires généraux ef chanoines des cathédrales ; 5,600 chanoines des collégiales ; 3,000 prètres sans bénéfice ; 60,000 curés et vicaires;

20 Dans le clergé régulier, 60,000, — dont 37,000 religieuses peuplant 1,300 couvents, et 20,000 moines appartenant à vingt-huit ordres différents, distribués dans 2,489 maisons, plus environ 3,000 pères de l'Oratoire, frères de la doctrine chrétienne et autres, voués à l’enseignement public.

Les ordres monastiques les plus nombreux étaient alors ; les Bénédictins (1,806 à Citeaux, 1,672 à Saint-Maur, 612 à Saint-Vanne, 298 à Cluny); les Capucins (3,720 membres) ; les Récollets, (2,238) ; les Cordeliers (2,018); les Dominicains (1.172); les Chartreux (1,144); les Grands-Carmes (853); les Grands-Augustins (69%); les Minimes (68%); Les

(2) 1, p. 16 et 530.