Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits
LES TROIS CLERGÉS 11
Génovéfains, les Carmes déchaussés, les Prémontrés, les Franciscains, les Mathurins, les Petits-Pères, les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu, les Pères de Notre-Sauveur, les Feuillants, les Trappistes, et une demi-douzaine d'äutres ordres indépendants possédaient des établissements importants. Il existait de plus certaines maisons diversement dénommées, soumises « à l'ordinaire, » c'est-à-dire sous la direction des évèques.
La plupart des ordres monastiques que nous venons de nommer et qui tous furent abolis en 1792, ont reparu chez nous, avec des ordres nouveaux suscités principalement par les jésuites en vue de dissimuler leur action propre et de se mettre à l'abri d'une suppression (oujours maintenue, en principe, dans le droit français.
Suivant les chiffres officiels de 1876, le clergé séculier est redevenu en France presque aussi nombreux qn’en 1788. Il a, y compris les élèves des séminaires, 65,000 membres.
Le clergé régulier a possédé dans 8,000 établissements, 156,000 membres.
Ce qui donne un total général de 221,000 ecclésiastiques pour une population de 37 millions d'habitants, — tandis qu'il y en avait, à la fin de l'Ancien régime, 131,000 pour 25 millions: — soit un peu plus de 5 pour 100 jadis, et presque 6 pour 100 de nos jours.
Les congrégations ont repris un accroissement prodigieux depuis la loi de 1850. De la liberté individuelle et corporative de l'enseignement elles ont abusé pour ressusciter sous toutes les formes, même les plus contemplatives, les plus inutiles sous Le rapport social.
Elles devaient à la protection du régime du coup d'Etat, — au mépris des lois générales, — d'avoir atteint, entre 1861 et 1865, les chiffres de 18,000 religieux el 90,300 religieuses, ensemble 108,300 (1).
(1) D'après le dénombrement ordonné en 1861 et 1864, M. Rouland étant ministre de la justice et de