Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LES TROIS CLERGÉS 9

IL

STATISTIQUE COMPARÉE DU CLERGÉ FRANÇAIS EN 1788 ET EN 1876,

Au point de vue ecclésiastique, comme au point de vue douanier, la France, avant 1788, se divisait en anciennes provinces eten provinces dites « d’étranger effectif. »

Le clergé étranger comprenait la principauté d'Orange et le Roussillon, au Midi; la Franche-Comté, l'Alsace, la Lorraine et les Trois-Evêchés à l'Est; au Nord, l'Artois, la Flandre, le Hainaut et le Cambresis. Il différait du clergé de France : 1° en ce qu'il participait, sous diverses formes, aux impositions générales établies dans les provinces « nouvellement conquises (1) ;» 2°en ce qu'iln'était point lié par le concordat de 1516 et jouissait d'immunités très-étendues sous les règles de la chancellerie romaine, non reconnues en France (2).

Mais ici et là, et partout dans le monde catholique, le clergé formait et forme encore une hiérarchie d'hommes soi-disant « séparés du monde, » chargés de conserver le dogme, de prêcher la morale, d’administrer les sacrements, « intermédiaires nécessaires entre l'homme et Dieu. » Gette hiérarchie, reconnaissant pour chef spirituel le souverain pontife, « vicaire du Christ, » comprenait et comprend essentiellement (3) les évèques, les prêtres, les diacres, plus un certain nombre de ministres inférieurs, tous ensemble formant le clergé séculier.

(1) V. l'Administration des finances de Necker.

(2) L'abbé D. Mathieu, l'Ancien régime en Lorraine, plie

(3) Ibid. p. 97.