Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

LA CONSTITUTION CIVILE 439

« D. — Que doit-on penser de ceux qui manqueraient à leur devoir envers notre empereur ? « R. — Selon l'apôtre saint Paul, ils résisteraient à l'or-

dre établi de Dieu mème et se rendraient dignes de la damnation éternelle. »

Cette idée vile d'employer les « fonctionnaires de l'ordre ecclésiastique » à l’asservissement des masses crédules, ni même celle d'exploiter politiquement l'influence des « professeurs de morale populaire, » n’ont de près ni de loin inspiré un seul paragraphe de la Constitution civile du clergé. Le respect de nos premiers révolutionnaires pour les curés est juste égal au mépris dont les accable, — avec le concours du pape et des évêques, — un despote irréligieux.

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CONSTITUTION ET CONCORDAT — LE SALAIRE DES CURÈS

Il ne nous reste à parler que de la question du salaire, qui, presque autant que celle du serment, attira sur la Révolution française les foudres du Vatican.

La Constituante, en décrétant, les 2 et 3 novembre 1789, «que tous les biens ecclésiastiques étaient à la disposition de la nation » avait déclaré que « la nation se chargeait de pourvoir, d'une manière convenable aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres etau soulagement des pauvres.» Elle avait même précisé que, « dans les dispositions à faire pour subvenir à l'entretien des ministres de la religion, il ne pourrait être assuré à la dotation d'aucune cure moins de 1,200 livres par année, non compris le logement et les jardins en dépendant. » Ce qu’elle règla avec largesse et