Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

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comme frères, à respecter Loutes les religions, et à vivre en paix chacun dans la sienne... En tout pays et dans toute secte, aimer Dieu par-dessus tout et son prochain comme soi-même est le sommaire de la loi; il n’y a point de religion qui dispense des devoirs de la morale ; iln'y a de vraiment essentiels que ceux-là... Ce qui importe à l'homme est de remplir ses devoirs sur la terre, et c'est en s’oubliant qu'on travaille pour soi... L'intérêt particulier nous trompe; il n’y a que l'espoir du juste qui ne trompe point. »

Que ce dernier mot de Jean-Jacques Rousseau serve de conclusion à l'exposé que nous venons de faire de l’état social et politique, moral, religieux et mental où se trouvaient les trois clergés formant l'Église de France au moment où éclata la Révolution!

Les iniquités absurdes de l’organisation eléricale allumèrent «l'espoir du juste » dans le bas clergé. Elles firent des curés, exaspérés par des misères terribles, par des humiliations inouïes, les apôtres, les tribuns d’une révolution qui aurait pu rester chrétienne si le catholicisme avait été capable, sinon d'opérer, sur lui-mème, une réforme générale, au moins d'accepter une réforme gallicane faite civilement et ecclésiastiquement, selon les préceptes de l'Évangile idéal interprété par la philosophie.