Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DÉS CURÉS 95

curés et les paucres, à Louis X VI dans l'Assemblée des notubles de son royaume (4).

On lit à la fin : « S'il s'était glissé quelque expression répréhensible, l'auteur la désavoue. » L'introduction se compose d'une « Lettre d'un sybarite moderne » (sie) et de la réplique d'un pauvre prètre se plaignant, au nom de tous ses semblables. Le chapitre préliminaire porte en épigraphe cet appel tiré des Machabées et adressé à la nation : « Relevons les ruines de notre peuple; défendons en même temps sa cause et celle de nos autels. »

Louis XVI, proclamé « le pacificateur de l'Europe et du Nouveau-Monde, l'ami des hommes, l'ennemi du luxe, le bienfaileur de ses sujets », est ardemment félicité de « ne plus s’en rapporter à lui seul » et « d'appeler la liberté pour assister à ses conseils ». On peut donc espérer « le soulagement de cette immensité de malheureux qui composent partout les dix-neuf vingtièmes d'une nation ».

Au nombre des plus misérables sont les curés, et leur orateur anonyme élève vers le trône cette lamentation de Jérémie : « Ouvrez les yeux et voyez notre opprobre ! »

Il expose méthodiquement que l'Eglise a recueilli « une masse énorme de biens, supérieure aux revenus de plusieurs monarques, concentrée dans les mains de bénéficiers, de chapitres, de communautés... sans qu'il en revienne rien aux peuples, presque rien aux églises, aux pasteurs. »

Les paroisses n'ont pas « un sou d'aumônes assuré ». Le culte divin est réduit à « une pauvreté indécente ». Il y à beaucoup de pasteurs « presque aussi pauvres que leurs paroissiens ».

La « portion congrue », telle que l'a arrêtée la dernière Assemblée générale du clergé, telle que l’a fixée l'ordon-

(4) In-80 de 135 pages, sans lieu ni date; Bibliothèque natiopale Lb® 6206.