Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

L'INSURRECTION DES CURÉS 99

Leur administration, dans chaque diocèse, confiée à un bureau comprenant, avec des ecclésiastiques, des magistrats, des avocats et des notaires ;

La levée des décimes dirigée et répartie par ce bureau;

La vente des fiefs et seigneuries appartenant au clergé ;

La vente même des vases précieux et des ornements d'un luxe inutile, accumulés dans certaines églises privilégiées, « pour procurer à chaque paroisse ce qui est décent pour le culte divin ».

Afin de remettre les curés en possession de leur autorité sur les paroissiens et de leurs ressources légitimes dans la paroisse, ne serait-il pas à propos, — écrit ce prêtre de 1786, exprimant ce que beaucoup de pasteurs pensent encore de nos jours, — de « supprimer les confréries » et de « s'opposer à l'esprit de dissipation et de superstition qui fait courir aux pèlerinages ? »

Pour sûr, ajoute-t-il, « si l'on croit devoir conserver des moines, on devrait les réunir dans peu de maisons, sous le même habit et la même règle ; les remettre sous la dépendance de l’évêque diocésain et du curé; les exclure, même quand ils auraient des prêtres, de l’enseignement de la jeuuesse et des fonctions pastorales...

« Un clergé immense ne fait pas la gloire de l'Eglise. Elle se trouvera heureuse quand elle aura un petit nombre de ministres pour enseigner la vérité et établir le régime de la vertu. »

Cette première Requéte au roi, aux notables et à la nation, conclut en déclarant que « l'Eglise n’a de droits temporels que par la concession du prince, » et que les réformes demandées, ne pouvant jamais être consenlies par ceux qui profitent des abus, devront être réalisées « par l'autorité royale, pour la gloire de la religion et le salut des peuples. »

Les dix-huit membres ecclésiastiques de l'Assemblée des notables de 1787 étouffèrent le voeu DE LA RAISON.